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Van Kuijk Quartet - Debussy, Ravel & Chausson - Crescendo

Le couplage Quatuor à cordes de Claude Debussy-Quatuor à cordes de Maurice Ravel remonte à l’invention du disque microsillon, et ses versions sont innombrables, bonnes ou mauvaises, excellentes ou médiocres, géniales ou consternantes. Où situer aujourd’hui celle du Quatuor Van Kuijk, formé en 2012 à Paris par les violonistes Nicolas Van Kuijk, Sylvain Favre-Bulle, l’altiste Grégoire Vecchioni et le violoncelliste François Robin ? Sans conteste parmi les meilleures enregistrées ces dernières années, les quatre interprètes, parfaitement à l’unisson, mettant l’accent sur le côté presque impalpable de ces deux chefs-d’œuvre de la musique de chambre, l’un plus envoûtant que l’autre – des chefs-d’œuvre uniques puisqu’ils sont chacun les seuls du genre écrits par les deux compositeurs, et dont on ne se lasse jamais, qu’on pourrait même écouter à l’infini, et d’autant plus volontiers qu’ils en sont comme les échos, à supposer que l’infini puisse se matérialiser par la musique. Oui, la version qu’on entend ici frise la perfection. De là à prétendre qu’elle fera date… Pourquoi le label Alpha Classics édite ces deux immenses quatuors à cordes avec la Chanson perpétuelle d’Ernest Chausson, qui est une mélodie sur un poème de Charles Cros ? Mystère et boule de solfège. Par chance, son exécution est fort bonne, la mezzo-soprano américaine Kate Lindsey ayant la voix idéale (et sans accent) pour exprimer l’amour impossible et « l’étreinte de l’absent », que célèbre cette douloureuse et attachante complainte durant plus de sept minutes.

Crescendo
19 February 2018