Thomas Søndergård & RSNO - Strauss: Ein Heldenleben, Der Rosenkavalier Suite - Crescendo
Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 9
Pour la plupart des chefs d’orchestre, diriger la musique de Richard Strauss et la passion qu’elle dégage par son opulence teintée d’une finesse évidente est un passage obligé. Richard Strauss est incontestablement l’un des plus grands magiciens de l’orchestration. Il associe des timbres et des couleurs que son imagination débordante, à l’instar de Gustav Mahler, crée avec une facilité déconcertante. Outre le plaisir de diriger cette musique intense, il y a aussi l’infatigable soif des musiciens d’orchestre de la jouer. Et bien souvent, l’alchimie que procure cette excitation qu’il convient de maîtriser donne des merveilles tant pour l’orchestre que pour le chef qui s’offre alors une belle carte de visite. A la tête du Royal Scottish National Orchestra, Thomas Sondegard contient cette opulente foule de notes incroyablement organisée. Il galvanise ses troupes, du tissu soyeux des cordes à la petite harmonie délicate et volontairement pétillante. Les cuivres ne déméritent pas en s’offrant une place de choix, juste et sans effets inutiles. Les parties de harpes s’émancipent de la masse avec douceur tandis que le set de percussions imposant accentue chaque atmosphère, magistrale, sensible ou martiale. Une version pleine de charme où le violon solo de Maya Iwabuchi s’exprime avec beaucoup de liberté et un caractère expressif aux multiples facettes.
En complément de ce sommet voluptueux, le chef propose une lecture de qualité égale de Der Rosenkavalier suite. Mais force est de constater qu’Une vie de Jéros nous touche davantage.
Du très bel orchestre, libre de tout cloisonnement.