Giovanni Antonini & Il Giardino Armonico - Haydn 2032, Vol. 8: La Roxolana - Classica
« La route des Balkans à l’envers » à en croire le texte de présentation. L’essentiel des œuvres réunies dans ce huitième volume de l’intégrale entreprise par Giovanni Antonini adopte en effet, parfois le temps de quelques mesures, une tournure orientale et justifie, avec un peu d’imagination, ce trajet entre Eisenstadt et Constantinople. Les Sympho- nies nos 28 et 63 peuvent prétendre participer au voyage tout en emportant dans leurs bagages le théâtre (les musiques de scène) qui les a vu naître. Giovanni Antonini relève par ailleurs « des allusions stylistiques et rythmiques à la musique populaire » dans la Symphonie n° 43 « Mercure ». Elles sont manifestes dans les six minutes de la Sonata Jucunda qu’on croirait signée par un Biber enturbanné et, bien évidemment, dans les Danses populaires roumaines.
Comme à l’accoutumée l’interprétation de Giovanni Antonini et du Giardino Armonico se distingue par des tempos rapides, des gestes cursifs, des arêtes vives, heureusement assortis de nombreux contrastes, inflexions du phrasé et variations d’éclairage qui évitent d’enfermer la musique dans une asphyxiante course contre la montre. Il suffit d’écouter l’Andante si délicat et spi- rituel de la n° 28 ou l’Allegretto piu tosto Allegro de la n° 63 « Roxolana » pour s’en convaincre. Les instruments typiques, chalumeau et flûte Renaissance, glissés dans les danses de Bartók garantissent le dépaysement.