The English Concert - Handel: Rodelinda - Options
L’année 1724 est faste pour Georg Friedrich Haendel, au faîte de sa gloire et de sa puissance créatrice, adulé par une cour d’Angleterre qui a eu du mal à digérer la mort de Henry Purcell, trente ans plus tôt. En douze mois, sortent de son imagination pas moins de trois opéras, et autant de chefs-d’œuvre au style italien affirmé : Giulio Cesare, Tamerlano et Rodelinda . Ce dernier, créé au début de l’année suivante, est tiré de Pertharite, de Corneille. Il r aconte l’histoire de Rodelinda, reine des Lombards, devenue veuve après la mort de son époux, Bertarido. Monté sur le trône laissé vacant, le prince de Bénévent, Grimoaldo, lui propose le marché suivant : elle se marie avec lui, très bien ; elle refuse, il tue son fils. Après moult péripéties – et la réapparition de Bertarido – , Grimoaldo, pris de remords, renonce au trône et à l’amour. Si son succès a décliné au fil des siècles, Rodelinda reste un des plus beaux opéras de Haendel. Par-delà les prouesses vocales et expressives (trilles agiles, vocalises acrobatiques), il séduit par la subtilité de ses mélodies, leur poésie raffinée, une richesse des émotions qui scrute la vérité profonde des personnages. En veuve éplorée (Ho perduto il caro spos) ou en épouse intraitable (Morrai, si l’empia tua testa) , Lucy Crowe se montre convaincante, même si elle semble parfois hésiter à se jeter à corps perdu dans le rôle. Une voix se dégage du sextuor vocal : celle du contre-ténor Tim Mead, alias Unolfo, ami loyal de Bertarido, interprète inspiré de Fra tempeste funeste. Pour les accompagner, l’English Concert, digne représentant de l’excellence anglaise depuis quarante ans.