Chouchane Siranossian - Romberg: Violin Concertos - Classica

De trois ans l’aîné de Beethoven, Andreas Romberg est issu d’une famille de musiciens saxons célèbres en leur temps. Il a composé pour son propre usage une vingtaine de Concertos restés relativement dans l’ombre. Plus connu pour son œuvre de musique religieuse postérieure que pour sa production concertante, Romberg eut une carrière non négligeable (il finit maître de chapelle à Gotha en Thuringe) et connut aussi bien Haydn que Spohr, et même Beethoven à Bonn. Chouchane Siranossian a exhumé trois Concertos de deux périodes différentes : les Concertos n° 4 (1786) et n° 9 (1795) restent proches d’un classicisme bon teint, alors que le Concerto n° 12 (1800) affirme davantage un climat annonciateur de Beethoven, sans en posséder le génie. Cette excellente soliste se montre très à l’aise dans des partitions qu’elle joue de manière historiquement informée, secondée par l’Ensemble helvétique Capriccio Barockorchester, en verve sous la conduite de son premier violon, Dominik Kiefer. Malgré l’élan déployé, les interprètes ne peuvent masquer certaines longueurs (Allegros initiaux), voire des reprises assez conventionnelles. Fort heureusement, l’archet agile, lumineux, sans vibrato de Chouchane Siranossian emporte l’adhésion et trouve matière à tirer parti du Concerto n°9 pour une construction plus élaborée et des cadences plus intéressantes. En dépit de quelques réserves, ce premier enregistrement mondial bien capté et d’une exécution soignée mérite le détour.